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Compte rendu – Handicap et validisme au sein des luttes LGBTI+

Handicap et validisme au sein des luttes LGBTI+

Ceci est un compte rendu qui vise à retranscrire la table ronde du 27/06/2020 lors du festival de Queerantaine.

Salut ! Je suis Panda, la personne qui anime cette table ronde. Pour me présenter rapidement, je suis non binaire et je suis en situation de handicap invisible. Je suis atteint·e du Syndrome d’Ehlers Danlos. Je suis militant·e bédéiste sur Lille, où je n’ai pas d’implication associative fixe, mais où je travaille avec pas mal d’associations différentes. J’aborderai donc ici une perspective politique et associative particulièrement.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens a définir quelques termes que j’utiliserai par la suite.

Situation de handicap : a mon sens, on n’est pas handicapé. La situation, la société et son manque d’accessibilité me met en situation de handicap comparé a d’autres gens. Si j’avais les adaptations nécessaires, je ne serais probablement pas en situation de handicap.

Validisme et valide : les personnes valides sont les personnes qui ne sont pas en situation de handicap. Le validisme est le nom donné à l’oppression que subissent les personnes en situation de handicap.

Neuroatypie : correspond à un fonctionnement neurologique ou psychologique qui s’écarte de la norme, contrairement à la neurotypie.

Non binarité : correspond aux genres différents de homme et femme.

Pour introduire un peu mon propos, je vais commencer par parler un peu de ce qu’est être en situation de handicap et LGBTI+. Tout d’abord, cela correspond à une convergence de plusieurs oppressions, donc plusieurs luttes. Les personnes en situation de handicap et LGBTI+ vont subir des LGBTIphobies dans le milieu médical, et inversement. La convergence des luttes est là pour prendre en compte les personnes qui sont au centre de plusieurs oppressions.

Ensuite, je tiens à parler de la pathologisation à outrance des personnes LGBTI+. En effet, pour la majorité dominante, iels sont vu·e·s comme étant des personnes « à soigner », que « c’est dans leur tête ». Allant parfois jusqu’aux thérapies de reconversion, toujours légales en France. Être LGBTI+, ce n’est pas être malade. Cependant, les personnes LGBTI+ peuvent également être malades et / ou neuroatypiques. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut chercher à les soigner, car cela correspond simplement à une perception différente du monde.

Les personnes LGBTI+ sont certes plus souvent déconstruites aux sujets des situations de handicap comparé aux personnes non LGBTI+, cependant, cela n’empêche pas qu’il y ait énormément de validisme présent dans cette communauté. C’est une remise en cause permanente et nécessaire. De plus, on pourra remarquer que ce validisme de manière très générale est encore plus présent sur les réseaux sociaux. Encore récemment, nous avons pu remarquer une vague oppressive de part le mouvement Trans Et Handi lancé sur Twitter. Ce mouvement consistait simplement à se visibiliser en temps que personnes à la convergence de ces deux oppressions, cependant, il a été directement repris par des trolls et autres fascistes, laissant place a une vague de validisme, transphobie, nazisme, pédocriminalité et j’en passe. Cette affaire a été étouffée, peu de médias en ont parlé malgré nos sollicitations. Nous avons été invisibilisés une fois de plus.

Mais parlons désormais du militantisme LGBTI+. J’aborderai à ce sujet 3 points essentiels : l’associatif, les lieux queer, et les manifestations.

Comme je vous le disait un peu plus tôt, je ne travaille jamais avec une association fixe, en temps que bénévole. Je préfère de loin la liberté de travailler avec un peu toutes les associations que je rencontre. Cependant, j’ai tout de même fait parti d’une association LGBTI+ sur Lille au début de l’année scolaire 2019. Cette association était a hiérarchie horizontale, ce qui veut dire que tout le monde avait le même pouvoir. A la création de celle ci, plusieurs idées très très limite ont été proposées. Dans le lot, il y avait par exemple le fait d’exclure les bénévoles ne venant pas à 3 assemblées générales consécutives, ou l’obligation de lecture de certains livres, documentaires, films. Ces propositions sont tout simplement dangereuses pour les personnes en situation de handicap, cependant plusieurs personnes avaient voté pour. Nous avions décidé de mettre en place des formations internes faites par des personnes concernées, pour mieux nous déconstruire sur certains sujet. Avec un·e ami·e, nous avons mené une formation sur les situations de handicap et la non binarité. Ces formations n’ont malheureusement pas changé grand chose au validisme qui y régnait. Beaucoup de personnes minoritaires, particulièrement les personnes en situation de handicap, doivent passer leur temps à former et sensibiliser leur entourage. C’est encore plus présent dans le militantisme et l’associatif, où personne n’est formé sur ces sujets. Nous ne sommes pas vos profs, les personnes en situation de handicap plus que quiconque ont de l’énergie et du temps limités. Bien entendu, il est actuellement complexe de trouver de bonnes ressources pour se documenter, sans tomber dans la désinformation. Cependant, certaines personnes sont plus a même de vous aider, ces personnes en général le signalent. C’est mon cas, d’où le fait que je fasse cette table ronde (et ce festival).

Pour préparer cette prise de parole, j’avais un peu sondé les gens autour de moi, notamment pour savoir ce qu’iels pensaient de accessibilité des lieux LGBTI+. Valides ou pas, la majeure partie voyaient très bien qu’il y a un gros problème d’accessibilité. Ce n’est pas rare que certains bars par exemple soient « accessibles » pour y entrer (encore faut il aller demander une rampe au bar, complexe si on ne peut pas rentrer demander) mais que leurs toilettes ne le soient pas. En outre, ils ne sont pas accessibles. Certes, ces travaux ne dépendent pas que d’eux, cependant des lois d’accessibilité existent mais ne sont prises en compte ni par l’état, ni par les propriétaires des locaux, ni par les locataires (bars, locaux associatifs..). Et c’est nous, personnes en situation de handicap, qui en subissons les conséquences. Encore. Et puis, quand un bar est accessible aux fauteuils roulants (miracle!), il ne l’est pas nécessairement aux PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Combien de fois je me suis retrouvé·e à faire tout le chemin pour venir dans un bar, pour me retrouver face à une salle pleine, sans chaise prévue, ou a des escaliers imprévus ? Hop, marche arrière, je rentre chez moi. On me prive encore d’une soirée. Je ne crois pas, personnellement, que ça soit très compliqué de garder une ou deux chaises pliantes dans la réserve, et une affiche au bar qui mentionne « si tu as besoin de t’asseoir, préviens moi ! ». Je ne crois pas que ça soit si compliqué que ça de mentionner sur un événement Facebook qu’il y a des escaliers, que des gens peuvent t’aider à descendre si besoin. Je crois simplement en de l’hypocrisie. Car oui, ne toujours pas prendre en compte ces choses alors qu’on s’époumone à vous les dire depuis des années, c’est de l’hypocrisie. Et puis, ça fait également beaucoup d’années qu’on demande à prendre en compte les personnes hypersensibles. Lumières trop blanches, son trop fort, soirée foutue. Pourtant c’est pas très compliqué de baisser le volume de la sono, il me semble. Enfin, probablement que si, vu que ce n’est jamais fait. Parlons un peu des soirées fumette et alcool. C’est toujours la même chose, ne jamais proposer de soirée sans fumer, sans boire, c’est un manque d’accessibilité. Il y a un nombre incalculable de personnes qui ne peuvent et veulent pas être confrontées à ces éléments, pourtant.

A-t-on encore besoin de parler de l’accessibilité (ou plutôt la non-accessibilité) des manifestations ? Visiblement, oui. La marche des fiertés (manifestation devenue technoparade) est, je pense, l’un des exemples les pires dans le domaine. Reparlons de la musique trop forte, par exemple. Reparlons du manque d’endroits où l’on peut s’asseoir quand on est PMR. Baisser le son n’est toujours pas une tâche compliquée. Prévoir des fauteuils roulants à emprunter (par exemple sur l’un des chars) ou un itinéraire avec des bancs sur la route n’est pas non plus très complexe. Les fauteuils roulants sont quasiment toujours inutilisables lors de ces manifestations, faute de crevasse et de dos-d’âne. Et c’est la responsabilité des organisateur·ice·s pourtant. Sur toute la France, ça ne fait quelques années seulement (3, il me semble) qu’un char handi est mis en place. Ce char n’est présent qu’à Paris. Il n’existe non pas sur la demande des organisateur·ice·s, mais bien sur les demandes incessantes de l’association handi queer auprès de la mairie et autres. Pourtant ce char est nécessaire. Il est limité, une poignée de personnes seulement peuvent y accéder, sur réservation de plus. Il n’est pas suffisant. Et dans les autres villes ? Où est il ? Ne cherchez pas la réponse, ce char n’existe pas ailleurs. Ajoutez à cela qu’une grande partie des militant·e·s en situation de handicap ne manifestent pas par peur des violences policières. Par peur de mauvaise prise en charge médicale en cas d’arrestation, par peur de ne pas savoir fuir, par peur de ne pas savoir respirer dans les lacrymo, par peur de se faire tabasser.

La conclusion, c’est à vous de la tirer. Comment faisons nous pour lutter pour nos droits quand nous sommes exclu·e·s des luttes ? Comment faisons nous pour faire bouger les choses quand on ne nous accepte pas dans les locaux ? Comment faisons nous pour nous chercher, et pour nous trouver, quand nous ne pouvons pas être auprès de nos adelphes ?

Il est temps que tout cela change. Il est urgent que vous, valides ou non, LGBTI+ ou pas, preniez conscience de la gravité de la situation. Il est urgent de faire entendre nos voix et nos revendications. Nous ne voulons plus être les oublié·e·s des luttes. Chaque pride month, j’espère ne pas avoir à en revivre un autre sans y avoir réellement ma place.

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Laisser la parole aux concerné.e.s

Pourquoi faire ?

J’ai récemment eu une conversation fort intéressante avec un camarade sur le fait qu’un auteur avait écrit un livre sur un thème qui ne le concerne pas. On s’est demandé ensemble pourquoi c’est problématique, et voilà la conclusion que j’en ai tirée.

En réalité, la seule chose a dire c’est : précarité des artistes

Personnellement, mon travail a peu de visibilité vu que je parle de handicap et de non binarité, et que, bizarrement, c’est pas super vendeur. (C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne travaille pas avec des maisons d’édition, mais j’y reviendrais)

À côté de ça, je vois des personnes cisgenre (contraire de transgenre, donc en accord avec son genre assigné à la naissance) et / ou valide qui parlent dans leurs bouquins de ce que moi je vis.

Et eux sont édités, lus, achetés… En bref, quand tu rentre dans les normes, tu as de la visibilité.

Même si écrire sur le thème du handicap quand on est validé c’est pas une si mauvaise idée, il faut prendre en compte que parfois les propos et faits déformés sans le vouloir, et qu’à force de faire de la pédagogie sans savoir ce qu’on dit, ça peut vite devenir dangereux.

Vu que les personnes considérées comme marginales ont moins accès à l’édition, on va le faire à leur place, comme on a ce privilège !

L’idée n’est pas mauvaise, mais ça donne un cercle vicieux, la pensée s’auto-alimente et on marginalise un peu plus.

Cette problématique se retrouve dans beaucoup de situations. Parlons des films par exemple.

On engage quasiment toujours des acteurs valides pour jouer des personnes en situation de handicap (Jean-Michel Valide, le retour)

Déjà, ça alimente des stéréotypes, et en plus de ça, on refuse des jobs aux acteurs en situation de handicap parce que des valides les jouent à leur place. le handicap c’est c’est pas qu’un fauteuil roulant !

Économiquement, cela créé un gros problème de précarité chez ces personnes, faisant ainsi en sorte qu’elles ne vont pas avoir accès a des soins adaptés, à un cadre de vie normal, ou tout simplement un job qui leur plaît.

Le mieux, quand tu veux parler d’un sujet mais que tu n’es pas concerné·e, c’est de te mettre un peu en retrait, et prêter de ta visibilité à des personnes concernées en les nommant si elles le souhaitent, et en les payant de préférence !

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Marie pas claire

Marie pas claire, votre nouveau zine 100% santé mentale !
Zine créé lors d’un atelier créatif au J’en Suis, J’y Reste Lille (tous les 1ers samedi du mois, 16-18h)

Marie pas claire, chaque heure me semblait un an !, vivre selon son cœur, s’aimer soi-même, Quizz l’envers du jeu, lettre qui fait mal, It’s all about finding the calm in the chaos, le miroir de votre moi intérieur, Laisse-toi porter par la vie, ne résiste pas, fais confiance.

Illustrations par @tournesoldeviant / Axelle

Parfois c’est dur de trouver des trucs qui rendent la vie chouette alors voici quelques trucs chouettes je trouve : le thé, la musique nostalgique, l’air frais, un rayon de soleil, partager un rire, créer des choses, trouver un caillou cool, le sentiment de communauté, flotter dans l’eau, faire sourire. Rajoute tes trucs chouettes.

Tous les ans à la même période de l’année les petits coups de fatigue font peur parce qu’il ressemblent très fort à ces expériences dont je n’ai pas le nom. Je suis perdue dans un endroit pourtant familier, j’entends les sons mais pas les mots, je vois mais je ne sais pas ce que je regarde, impossible de retrouver mon chemin, il fait froid, il est tard, il fait sombre. 2 secondes, 1 minute, 15 minutes, 30 minutes, 45 minutes, 1 heure, 1 heure 30, 2 heures, 2 heures 30, je ne sais plus au final mais ça recommence de temps en temps.

12, je perdais beaucoup de temps. 8, je ne pouvais pas dormir. 7, j’arrivais en retard. 25, j’étais distraite. A l’infini, ça m’épuisait. 31, j’avais peur qu’on les remarque. Le même hiver, j’ai eu le plus de tocs (trouble obsessionnel compulsif) de ma vie (enfin on (la psy (?) de la fac (lol)) m’a dit que c’était ça et on m’a dit de les compter et lister. Leur donner plus d’attention n’a pas aidé. On m’a aussi dit d’essayer de ne pas leur obéir. Ca marchait un peu des fois (bof). Un peu d’espoir : ça va mieux.

Illustrations par @gabriael.le

TW : mention d’auto-mutilation.

Note : cette partie a été censurée d’Instagram pour cause d’images violentes, discours haineux, harcèlement, intimidation, nudité et actes sexuels.

Prendre soin de soi pour un auto-mutilation moins risquée.

Est-ce que tu t’auto-mutiles ? Tu n’es pas seul.e. Tu n’as aucune honte à avoir. Se couper, se taillader, se bruler ou toute autre façon de gérer sa douleur, sa peur, son anxiété.

Fais en sorte de réduire les risques ! Et éviter les dégâts au long terme ! Ce qui suit pourrait t’être utile avant de te couper (essaie de tout lire pour avoir toutes les infos)

Se couper en limitant les risques

La chose la plus importante à se rappeler c’est de ne pas te juger ou te dévaluer (oui, oui, facile à dire). Se couper peut être la seule solution pour s’en sortir.

1. S1 tu as une personne de confiance, dis lui que tu te coupes, ou demande lui d’être présent.e quand tu le fais.

2 – l’emplacement. Réfléchis à si tu souhaites que les gens voient tes coupures. Si tu ne veux pas, par peur d’être jugé.e ou puni.e, alors coupe-toi à des endroits que tu peux facilement cacher.

3 – Assure-toi que tes instruments soient aussi propres que possible pour éviter les infections (risque d’hépatite par exemple). Utilise de l’alcool (même si ce n’est pas 100% efficace), favorise le désinfectant. Si tu n’as pas de produit à dispo, nettoie la zone + l’outil à l’eau et au savon.

4 – Ne partage pas tes instruments !! (pour aussi éviter la transmission des hépatites…)

5 – Coupe toujours lentement

6 – Ni trop profond, et ne coupe pas près des veines principales

7 – Tiens t’en au minimum requis pour enlever ton mal-être. Fixe des limites. Décide à l’avance du nombre de coupures que tu t’autorises et respecte cette limite.

Tu peux avoir besoin d’assistance médicale si…

Les coupures sévères peuvent entrer le corps en état de choc, ce qui veut dire que tu commences à défaillir. En absence de traitement, cela peut être mortel.

Les signes :
– Irritabilité, impossibilité de rester immobile
– Vertiges, nausées
– Teint pâle, peau moite
– Respiration rapide
– Pouls élevé

Que faire ?
– Allonge-toi
– Contrôle le saignement externe
– Assure-toi que ta température corporelle est stable. Si tu as froid, mets toi sous la couette ou mets des vêtements chauds
– Sauf si tu as mal à la tête, au cou ou au dos, élève tes jambes d’au mois 30 cm.
Ne lève pas la tête, ne mange pas, ne bois pas.
Si tu le peux, appelle une personne de confiance ou les urgences.

Si tu n’arrives pas à arrêter le saignement
1 – Applique une pression avec un tissu/compresse propre directement sur la blessure
2 – Par dessus, met un objet large (comme une chaussette en boule) et enroule le tout avec une bande ou du sparadrap.
3 – Garde la blessure au niveau de ton cœur et regarde l’état dans 10 minutes.

N’enlève pas le bandage avant 10 minutes ! Si le bandage est imbibé avant, rajoute en autour. Si après 10 minutes tu saignes encore, panse à nouveau et appelle les urgences.

Après avoir arrêté le saignement :
– Mets une compresse froide sur la blessure et laisse le 10 minutes.
– Ensuite, nettoie la plaie avec un produit désinfectant. SI tu en as une, applique aussi une crème antibiotique.
– Change tes bandages 2 fois par jour
– Fais attention à toute rougeur ou chaleur provenant de la plaie. Ce sont des signes d’infection.

Si tu as des rougeurs ou de la fièvre, contacte un médecin. Et bois beaucoup d’eau !

Alternatives à la mutilation.
SI tu veux essayer qelque chose de différent, tu peux essayer les méthodes suivantes pour te procurer des sensations intenses et similaires à la coupure.
– Serrer un glaàon dans ta main ou crier dans ton oreiller
– Avoir des relations sexuelles protégées
– Couper des morceaux de papier ou de carton
– Utiliser un marqueur rouge à la place du rasoir ou de la lame
– Frotte une brosse à dents ou un glaçon contre ta peau
– Fais claquer un élastique contre ta peau.
Ecrire, composer ou desiner, faire de la musique sont aussi de bons moyens ‘exprier tes émotions et de mieux comprendre ton désire d’auto-mutilation.

Fin du TW

Illustrations par Panda

Le super quizz des effets secondaires de médocs.
Trouve l’effet secondaire réel de chaque type de médicament, et entoure la bonne réponse !
Anti dépresseur : idées suicidaires, dépression ou avoir une confiance inouïe en l’avenir ?
Anxiolytiques : oreillons, jaunisse ou varicelle ?


Anti-psychotiques : envie de faire la teuf, devenir neurotypique ou délire ?
Somnifère : passion pour la pêche, Alzheimer ou insomnie ?

Réponses : Anti-presseurs – idée suicidaires. Anxiolytiques : jaunisse. Antipsychotiques : délire. Somnifères : Alzheimer et insomnie (on t’a bien eu !)

Me réveiller me donne envie de me rendormir… J’ai envie de rien alors je me recouche. mois une cuillère (la théorie des cuillères)

Tu fais de ton mieux. Y a des gen autour de toi qui t’aiment et qui veulent t’aider. Oublie pas de leur laisser une petite place ! Un petit pas à la fois, et un jour ça ira mieux. Oh wow, un.e humain.e incroyable ! Si t’es encore là aujourd’hui, tu galère pas avec ta santé mentale : ta santé mentale galère avec toi.

Plan d’urgence trouvé sur internet

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Féminisme

Dans le cadre d’une option “étude féministes” ce semestre, nous avons travaillé à 3 pour créer un zine sur le sujet de la reproduction d’oppressions dans le féminisme. Un rapide tour d’horizon pour aborder 3 types oppressions : l’écoféminisme avec Emma (@emma_2aaaa ), étudiante en histoire de l’art, le validisme avec moi même, étudiant.e en culture et média, et le spécisme avec Mathilde, étudiante en histoire.

Avant propos :
Logements inabordables, salaires de misère, systèmes de santé inexistants ou dysfonctionnels, catastrophe climatique, rejet des migrant·e·s, violences policières… on entend peu les féministes s’exprimer sur ces questions. Pourtant, elles ont un impact majeur sur la vie de l’immense majorité des femmes à travers le monde.
“[…] Face à un système néolibéral qui concentre toutes les aliénations, injustices et inégalités et instrumentalise certaines luttes sociales pour servir ses velléités impérialistes et engranger le plus de profits possible, le féminisme doit repenser son agenda théorique comme militant.
[…] Pour un féminisme véritablement inclusif, capable de faire converger l’anticapitalisme, l’antiracisme, l’écologie politique, l’internationalisme et l’anti-hétérosexisme : un féminisme pour les 99 %.” Extrait du résume du manifeste Féminisme pour les 99%
En tant que personnes concerné.e.s par certains luttes et par le féminisme, nous avons pu remarquer qu’il existe des reproductions de schémas d’oppressions, au sein même du féminisme. L’écocide, le validisme et le spécisme sont des luttes qui se rejoignent. Lutter pour un féminisme cis blanc valide n’est pas lutter pour un féminisme révolutionnaire, c’est donner du pouvoir à des forces dominantes. Une convergence des luttes est nécessaire.

Partie 1, éco-féminisme :

L’écoféminisme, qu’est ce que c’est ?
Une idée directrice : domination des femmes et domination de la nature sont deux facettes indissociables d’un seul modèle de civilisation. Il y a une interconnexion des oppressions, donc le féminisme et l’écologie ne sont pas deux phénomènes distincts.

Trois liens principaux sont faits par les écoféministes.
Factuel : l’injustice environnementale touche plus les femmes que les hommes. C’est en lien direct avec la pauvreté. A l’échelle mondiale, 80% des ménages pauvres sont des femmes élevant leur enfant seule, et nous savons que la pauvreté joue un grand rôle dans l’exposition à la crise environnementale. Les premiers réfugiés climatiques sont et seront des femmes. A cela s’ajoutent les catastrophes naturelles dont les femmes représentent plus de victimes.

Symbolique : Dans l’imaginaire collectif, la femme est associée à a nature, que ce soit au cinéma ou dans la religion. La femme est naturalisée et la naturalisation d’un groupe social signifie son oppression.

Systémique : Le patriarcat capitaliste, autrement dit la double exploitation des femmes et de la nature. Il se manifeste par un travail non rémunéré, une surexploitation. Il fait écho au travail de la nature qui se régénère, travail de fait non rémunéré.

Pourquoi le changement climatique est-il sexiste ?
Cette différence se fait principalement à cause de la pauvreté. A l’échelle mondiale, 80% des ménages pauvres sont des femmes élevant leur enfant seule. La pauvreté limite l’accès à des ressources et de l’information en cas de catastrophe naturelle. L’éducation joue aussi un rôle determinant.
Pakistan : en 2010 les inondations touchent 70% de femmes.
Bangladesh : Lors du cyclone Gorky en 1991, 91% des victimes sont des femmes.
Indonésie : en 2004 à Banda Aceh en Indonésie, le tsunami compte parmi ses victimes 70% de femmes. Au Sri Lanka, culturellement, nager et grimper aux arbres est enseigné en priorité aux garçons.

L’apport de l’écoféminisme – Greenham common women’s peace camp
Dans les années 80, le combat écoféministe est marqué par la dénucléarisation. En 1981 commence l’occupation du camp de Greenham Common, sur la base de la Royal Air Force, pour protester pacifiquement contre l’installation de missiles nucléaires. Le camp organisera à plusieurs reprises des opérations de protestation marquantes. Comme en 1982 et en 1983, où elles réalisent une chaine humaine de plusieurs dizaines de kilomètres constituée de plus de dizaine de milliers de personnes. En 1982, à la veille du nouvel an, elles s’introduisent sur la base, et réalisent une de leur opération la plus célèbre, “dancing on the silos” au cours de laquelle elles danseront pendant des heures sur les silos contenant les têtes des missiles. L’occupation du camp se termine en 2000, soit 19 ans d’occupation !!!!

La planète, ma chatte, protégeons les zones humides.
Nous sommes plus chaud.e.s que le climat
Ni les femmes, ni la planète, ne sont des territoires de conquêtes
A défaut de dire que je suis ravagé.e, arrête de ravager la planète
The sea is rising and so are we
Arrêtez de niquer vos mers

Partie 2 : anti-validisme

Ces meufs handies badass qui ont marqué l’histoire, mais dont on oublie souvent qu’elles sont handies.
1945-1992, Marsha P. Johnson, pionnière des émeutes de Stonewall (qui ont abouti sur nos Prides actuelles)
1890-1976, Agatha Christie, Autrice de romans policiers.
1947, Judy Heumann, Pionnière des mouvements anti-validistes aux USA dans les années 70 (pour que les lieux publics deviennent accessibles)
1920-2019, Alicia Alonso, Danseuse étoile, fondatrice du ballet national de Cuba, et partisane de la révolution à Cuba.
1915-1963, Edith Piaf, Chanteuse et comédienne.

La révolte des éclopé.e.s : petit tour d’horizon des luttes pour les droits des pers handies.
Années 1970 (USA) : Crip Camp. Littéralement un camp d’été pour les éclopé.e.s, tenu par des moniteur.ice.s valides comme handi.e.s, et où l’entraide, le soutien communautaire et l’auto-soutien prônaient, permettant de diminuer la présence de professionnels de santé (et donc de personnes valides). Pour beaucoup de jeunes (18-20 ans environ), c’était le seul lieu de socialisation, de réflexion sur l’avenir, et d’épanouissement, car le reste du temps, ces jeunes étaient enfermé.e.s dans des institutions.

1972 (USA), Loi anti-discrimination : L’article 504 de la loi sur la réadaptation parlait de discriminations. Nixon pose un véto contre cette loi, qui reviendrait trop cher. S’en suivent des manifestations handies (les premières !) avec blocage de routes etc. En 1973, la loi est finalement adoptée. A la tête de ces mouvements, Judy Heumann.

1977 (USA), loi menacée : Pour cause de révision budgétaire, l’article 504 est menacé. Les militant.e.s handi.e.s investissent donc le QG du gouvernement à San Francisco, qui durera 24 jours. Certain.e.s effectueront même une grève de la faim durant ce temps. L’article de loi est enfin sauvé, avant d’être de nouveau menacé en 1980.

1990 (USA), Loi d’accessibilité : Parce qu’un article de 10 lignes est insuffisant pour parler des spécificités liées aux discriminations validistes, une loi complète à vu le jour, permettant notamment aux personnes handicapées d’accéder à des lieux publics (à peu près) accessibles !

2006 (France), Loi française : Il faudra encore 16 ans pour que la France se décide à elle aussi nous promettre des droits ! Cependant, rien n’est acquis, comme on a pu le constater avec les mouvements pour la déconjugualisation de l’AAH en 2021.

Alors pourquoi on lutte pas ensemble pour dé-faire l’oppression cis-blanche-valide-hétéro-patriarcale ?

4 femmes (terme utilisé dans les enquêtes car les gens pensent est toustes binaires, c’est nul !) handies sur 10 sont embauchées, contre 7 sur 10 femmes valides.
Les questions d’accessibilité physique concernent tout le monde, notamment les parents (surtout les mères) et leurs enfants.
Une personne sur 5 est handicapée en France. 80% des handicaps sont invisibles.
Les femmes sont sous diagnostiquées de certaines choses, comme l’autisme, l’endométriose, le SED et bien d’autres encore.
Dans le monde, seul 20% des femmes handies ont un emploi.
35% des femmes handies subissent des violences conjugales. C’est 16% de plus que chez les femmes valides.
Les recherches médicales ne s’intéressent pas aux maladies liées à l’utérus/vagin/etc, comme pour l’endométriose, le syndrome des ovaires poly-kystiques, ou même, tout simplement, les règles.
Ouvrons nos espaces de réflexion et de lutte pour ne pas reproduire des schémas oppressifs. Ecoutons nous, apprenons, renseignons-nous et évoluons !

Partie 3 : anti-spécisme

Quelques ressources pour aller plus loin

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Subis et tais-toi


Subis et tais toi

Avant de commencer… Prendre soin de sa santé mentale est très important. Il est tout aussi important de se faire aider par un personnel qualifié qui pourra t’apporter des clefs pour aller mieux. + Le porte de plainte (comme toute démarche en cas d’agression) peut avoir des repercussions (mauvais comportement des flics, refus illégal de prendre la plainte, confrontation avec l’agresseur…). Et même si ça ne devrait pas nous empêcher de nous défendre, il est important de bien y réfléchir.
3114 : prévention suicide
112 : urgences
0148780078 : sos suicide

On écoute jamais les victimes (pas du tout une révélation).
On préfère écouter nos agresseurs, on remet en cause nos paroles, on tente de nous faire taire, de minimiser nos vécus et ressentis, on nous refuse des prises en charge médicales quand on en demande, puis quand c’est trop tard, on nous hospitalise de force en nous disant qu’il fallait demander de l’aide plus tôt.

On nous défends… parfois… et en silence.
Un soutien reste un soutien, mais parfois, défendre des gens de manière publique, c’est bien, même si ça peut nous mettre en danger, ou que c’est inconfortable pour nous.

Mais surtout, ce que je voulais dire ici, c’est qu’on attend de nous qu’on soit des victimes exemplaires.
On doit maintenir notre éthique à toute épreuve, quitte à se faire démolir par les autres, car se défendre, insulter, porter plainte ou prendre d’autres mesures, c’est pas assez woke.

Alors on se retrouve avec des espaces remplis d’agresseurs car “on peut pas les isoler de contacts sociaux, c’est important pour elleux”.

Et en attendant, les victimes restent enfermées chez elles, seules, et finissent par en mourir à petit feu. On s’indigne un peu à leur mort, puis on les oublie.

Parce qu’en temps que victime, souvent, on peut compter que sur d’autres victimes. Qu’on doit trainer le traumatisme de l’agression, et on doit être parfait.e, parce que visiblement, subir, c’est pas une excuse valable pour se défendre.

Toi qui subis, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réaction face à une agression. On deale comme on peut, avec les ressources et le soutien qu’on a. C’est ok de porter plainte même si tu préfèrerait cramer la police. C’est ok de faire tout ce que tu peux pour rester debout. Personne n’a le droit de t’en vouloir pour ça. Protèges-toi, et on en reparlera quand d’autres gens nous protégerons.

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Le grand soir

Le Grand Soir

Ca fait longtemps qu’on l’attend, mais moi, j’ai arrêté.

J’ai parlé avec plein de personnes de leur vision de la révolution. Dans toutes les visions qu’on en a, les personnes handicapées sont absentes.

Même si on venait à vos côtés, vous nous exposeriez beaucoup trop au danger. Une simple reproduction grande échelle des manifs actuelles, en somme.

Si on lançait notre propre révolution, vous ne nous suivriez probablement pas.

Quand on parle de l’après, on existe pas non plus.

Micro-société, auto-gestion, partage égal des tâches…
Comment on fait pour rendre une société équitable envers des personnes qui ont des besoins divers et variés ? La tâche est déjà compliquée quand on y réfléchit entre personnes concernées. L’accessibilité des un.e.s rend inaccessible la chose pour l’autre. On construit des idéaux sociétaux en consultant les besoins des groupes majoritaires et privilégiés sur les notions de validisme. A un moment, ça peut être intéressant de nous consulter pour qu’on réfléchisse ensemble à (par exemple) comment abolir l’état tout en ayant un système de santé gratuit et accessible. Ou comment abolir les violences intra-communautaires sans que les handi.e.s passent systématiquement à la trappe.

Alors oui, dans l’idée, on a bien besoin d’une révolution.

Mais quitter une société validiste pour en retrouver une autre, c’est loin d’être révolutionnaire.

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Mairie de Lille transphobe

Il aura fallu presque un an avant que je réussisse à poser mes mots ici. 6 mois d’angoisse et de peur, 6 mois recul sur les évènements et de préparation à ce que je vais écrire aujourd’hui.

En juillet 2021, j’ai déposé mon dossier de changement de prénom à la mairie de Lille. J’étais serein·e, j’ai apporté beaucoup de preuves et d’attestations (bien plus que ce qu’il ne faut), et la mairie de Lille était réputée pour avoir été formée sur la question, et donc accepter les dossiers facilement et rapidement s’ils étaient correctement constitués (ce qui était le cas du mien).

Quelques jours après avoir déposé mon dossier, un mail :
“Monsieur,
En date du 30 juillet 2021, vous avez déposé un dossier de demande de changement de prénom.
Je vous propose de nous rencontrer le vendredi 13 août prochain à 9h pour en échanger.
Je vous remercierais de bien vouloir me confirmer votre disponibilité.”

J’appelle pour savoir le motif de ce rendez-vous (qui n’est pas une convocation, insistera-t-elle plus tard), mais on ne veut rien me dire. “C’est confidentiel” (retenez bien ce passage). J’envoie un mail, réponse “nous souhaiterions échanger au sujet du dossier que vus avez déposé”. Super précis /s.

Nous informons plusieurs assos de cette prise de rendez-vous qui n’est pas illégale, mais qui est tout à fait hors procédures d’une demande de changement de prénom. L’asso En Trans décide de contacter la mairie, et aussitôt la mairie annule la demande de rendez-vous qu’on m’avait envoyé.

Durant l’été, En Trans + une autre personne demandent (de ce qu’elles nous ont dit) des rendez-vous à la mairie, qui trouve toujours un prétexte pour annuler, car untel est en vacances ou autre.
13 septembre, je reçois de nouveau une demande de rendez-vous, sans qu’En Trans n’ait pu voir les membres de la mairie. Sur conseils de plusieurs associations, je décline le rendez-vous, mais la mairie persiste. Je finis par dire que sans motif clair de rendez-vous, étant en situation de handicap et en reprise d’études, je ne peux pas me déplacer pour quelque chose sur lequel on refuse de me donner des infos.
Aucune réponse.

Le 27 septembre, je reçois une lettre du Tribunal : mon dossier y est, la mairie ne pouvant pas prouver de mon intérêt légitime (pour rappel, la transidentité est reconnu comme un interet légitime). Pour celleux qui ne connaissent pas ces démarches, légalement la mairie doit informer les personnes concernées que leurs dossiers sont renvoyés vers le Tribunal, ce qui n’a absolument jamais fait.
Le Tribunal, avec son grand respect des personnes trans (/s), adresse son courrier à “Madame” au sujet de ma “transsexualité” en disant que les preuves justificatives datant de 2019 ne permettent pas de prouver de l’usage prolongé de mon prénom.

En clair, on me demande de fournir d’autres pièces justificatives, à savoir “attestations professionnelles, abonnements anciens, attestations de vos professeurs…”.

Alors soyons clair·e·s, je suis auto-entrepreneur donc à part m’auto attester, je ne vois pas trop, et j’ai taffé dans des structures où je n’étais pas out car je ne me sentais pas en sécurité.
Pour avoir un abonnement il faut souvent que ça soit au même prénom que celui sur la carte de paiement par exemple.

Et pour ce qui est de mes profs, iels me harcelaient pour la plupart dès que j’ai fait mon coming out au lycée, ou refusaient de changer mon prénom sur les documents non officiels, entrainant une déscolarisation et un retour au placard pendant quelques années.

Désolé.e de vous décevoir hein, mais si on fait une demande de changement de prénom c’est justement pour éviter d’avoir à se manger cette transphobie.

Enfin bref, autant vous dire que je me suis retrouvé.e dans un état catastrophique en pensant que c’est un cauchemar qui n’en finira jamais.

Mais bon, peut être que tu me connais un peu, et que tu sais que je suis de la team “tout cramer” plutôt que de me laisser abattre.

Donc je retourne vers les camarades d’asso (mais pas vers En Trans, dont concrètement on a plus trop de nouvelles depuis plus d’un mois). On se regroupe à 4 assos, et on décide d’écrire 2 lettres, une à Martine Aubry (maire de Lille) et une à Marie-Christine Staniec-Wavrant (adjointe à l’état civil), disant que les associations ont recensé plusieurs personnes ayant eu des difficultés sur leurs dossiers de changement de prénom, et on leur demande un rendez-vous. Le 29 octobre, nous envoyons les lettres, laissant un délais de 3 semaines pour nous répondre.
Bien entendu, nous n’avons jamais eu de réponse.
La fin des 3 semaines approchant, nous apprenons par un contact qu’une association (En Trans) a un rendez-vous prochainement à la mairie. Nous relançons la mairie, demandant à ce que les 4 autres associations et collectifs co-signataires de la lettre soient également conviés. On nous envoie globalement bouler en nous disant qu’iels n’accepteront qu’une seule autre association car il n’y a qu’une seule signature au bas de la lettre (c’est faux, mais passons). Les réunions s’enchainent, on choisit nos représentant·e·s, on prépare tout, on s’informe auprès d’avocats et de membres de la mairie…

Puis on prévient En Trans de la venue de 2 représentant·e·s. Ce à quoi En Trans refuse finalement de venir au rendez-vous.

Les 2 autres personnes décident d’y aller quand même. La réunion se tient quelque chose comme le 1er décembre, avec 6 membres de la mairie, contre 2 personnes trans venues défendre les dossiers. Pendant 2h, ces personnes n’ont pas la parole, sont coupées dès qu’elles essaient de parler, et rabâcher d’élitisme à base de “moi je sais mieux que vous” (oui bien-sûr Jean-Michel cis)

Avant de continuer à raconter à quel point cette réunion était inutile, absurde et violente pour les personnes trans qui y étaient, voici quelques éléments dont je ne me souviens plus trop de la temporalité.

Nous avons appris d’un contact sûr que les dossiers avaient été traités par… l’adjointe aux sports. Petit retour sur les textes lois qui précisent bien (absolument tous) que le dossier de changement de prénom revient à un·e membre de l’état civil OU au tribunal. Les dossiers sont donc sortis de ce cadre pour être traités par Sarah Sabé, sous prétexte qu’elle est directrice de pôle au CHU de Lille.

Autre point, nous avons eu d’autres témoignages de personnes ayant eu le même parcours depuis a peu près la même période que moi (été 2021, donc). Une personne a vu son dossier être envoyé au tribunal car il y aurait une circulaire interdisant aux personnes trans de choisir un deuxième ou troisième prénom qui soit de leur genre assigné (j’y reviens après, mais no stress, c’est du bullshit).

En décembre 2021, la ville de Lille à voté un “plan d’action contre les discriminations envers les personnes LGBT+” dans lequel on nous promet une exemplarité de l’administration lilloise sur l’inclusion des personnes LGBTQIA+. Plutôt paradoxal.

Après quelques brèves nouvelles d’une ancienne membres d’En Trans (enfin, techniquement) indiquant qu’elle revenait d’un rendez-vous avec le procureur, nous avons appris avec grande surprise que celui-ci demanderait soit disant des photos de nous comme preuves de transition (c’est totalement illégal), et elle n’aurait pas bronché.

Petit point personnel, mais le cumul d’informations grosses et absurdes provenant de cette association, leurs menaces, leur invisibilisation volontaire de la situation, sans compter la transphobie (voir harcèlement) que d’ancien·ne·s membres ont subi de leur part en plus de leur collaboration avec Trans Santé (anciennement la SOFECT) ne me donnent personnellement pas confiance en leurs propos. Je dis personnellement, mais en vrai on est beaucoup, beaucoup, à pas se sentir du tout safe auprès d’elles (j’aurais des 10aine d’anecdotes à raconter alors que je ne les ai quasi jamais vues). Bref je m’arrête là avant qu’on me menace de nouveau de porter plainte.

De mon côté, j’ai décidé de tenter le tout pour le tout en envoyant d’autres pièces au procureur, plus “officielles” (une attestation sur l’honneur ça l’est visiblement pas assez) mais absolument pas anciennes (genre 2021). J’y ait joint mon ancien dossier et une lettre expliquant qu’en temps que personne trans je ne peux pas fournir plus officiel ou plus vieux, et sous entendant que jamais je n’enverrai de photo (et que jamais ça n’a été demandé officiellement, et heureusement).

Bref, revenons-en à notre fameux rendez-vous à la mairie. Donc après s’être tapé du cissplaining à tout bout de champ, est venu la tant attendue question de “mais pourquoi vous convoquez les gens ?”. Leur réponse : “c’est parce que vous dites dans les dossiers que c’est pour transidentité, ça nous arrange pas, on voulait juste demander aux gens de refaire le dossier en disant que c’était pour cause d’usage prolongé”. Motif ultra confidentiel, donc /s.

Des infos sur la fameuse nouvelle circulaire ont été demandées, dans la panique c’était un bafouillement de “ah heu ben on va vous retrouver le numéro, on vous enverra ça”. Sans surprise, 6 mois après on en a toujours pas vu la couleur. De notre côté, on avait fouillé partout et contacté une avocate, aucun texte n’existe sur cette décision de 2eme ou 3eme prénom du genre assigné. Bref, un gros mensonge.

Puis, comble du comble, l’adjointe aux sports à eu le culot de venir pour se justifier elle-même d’avoir traité des dossiers. Bref, la mairie de Lille aime bien s’auto-tirer dans le pieds je crois.

Bien-sûr, les camarades étant allé·e·s à cette réunion sont ressorti·e·s complétement dépité·e·s et épuisé·e·s, avec l’impression de n’avoir avancé sur absolument rien.

Le temps passe et rien n’avance.

Puis le 7 janvier, je reçois un appel de ma mère. Mon changement de prénom est enfin accepté, elle a reçu mes papiers (me demandez pas pourquoi, j’ai jamais donné son adresse, mais bref). Bref, je m’effondre dans la rue. C’est presque 6 mois d’angoisse, d’espoir qui s’estompe de jour en jour, et toute une vie de lutte, pour un petit papier.

Quelques mois après, d’autres personnes avec qui j’étais en contact (dont la personne à qui on a inventé une circulaire) voient leurs dossiers être acceptés.

Malheureusement, ça ne s’arrête pas là, car d’autres cas sont apparus, et nous sommes toujours en quête de trouver ces personnes là pour pouvoir les aider dans leurs démarches. Un refus total du Tribunal a même eu lieu, sans justification. Les dossiers sont renvoyés au Tribunal quasi directement après leur dépôt en mairie. Puis d’autres sont épargné·e·s.

Si tu me connais un peu, tu dois connaître mon non-amour pour Fiertés Lille Pride (si non, rendez sur le post “le jour où les queers ont pris la place des cisgays à Lille”). Mais bon, la Pride arrive, et on s’est dit que c’était nécessaire de mettre en avant cette revendication. Des discours ont été prévus, et Fiertés Lille Pride et En Trans ont tenté de censurer les parties concernant la mairie, sous prétexte qu’il ne c’est jamais rien passé. Avec un coup de pression, la question a vite été réglée et les discours auront bel et bien lieu, nous rappelant tout de même qu’on est bien loin d’avoir des allié·e·s dans la “communauté”.

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Les commu drag sont validistes

Bon, je voulais parler du validisme que le milieu drag m’a fait subir et continue de me faire subir.
Ce matin je crois que j’ai passé le cap de la tristesse, je suis angoissé•e et en colère. J’en peux plus de miliiter, j’en peux plus de subir les oppressions que vous portez, j’en peux plus de répéter cette histoire en boucle, que les gens m’écoutent mais ne fassent rien. Donc on va l’écrire, et ça sera plus possible de l’ignorer.

Y a 2 ans, j’ai quitté le milieu drag lillois duquel j’étais assez proche, à cause du validisme.
Je suis arrivé•e dans le milieu par intermédiaire d’une drag qui a été par intermittence une agresseuse validiste et transphobe, une pote, une harceleuse et une relation (mais on parle plus tard tkt).
J’étais læ seul•e non binaire out, je ressortais de pas mal de harcèlement scolaire transphobe et validiste. Je me faisais mégenrer h24, par les drag, c’était vraiment terrible. Je les corrigais souvent (et c’est vraiment quelque chose d’horrible pour moi) et ça changeait rien.
Et en même temps, ça a été la période la plus empouvoirante de mon identité queer que j’ai pu connaître. Ça a probablement été les quelques mois où j’étais læ plus fier•e d’être queer.

Mais les dragshow étaient jamais accessibles. J’ai toujours dû me démerder pour venir et essayer de gérer des malaises, des douleurs, des crises d’hypersensibilité. Parce que c’était mon groupe de “potes”, qu’elleux avaient plein de monde, mais moi j’avais qu’elleux, que c’était mes seules sorties. Un jour, il y a eu La Myth, et j’ai été vraiment très mal, malaises et douleurs énormes à cause de la mauvaise gestion du public, alors je l’ai dit.

J’ai eu l’indécence de dire sur Twitter que ça serait vraiment bien de prévoir des espaces assis pour les handi•e•s et de prévenir s’il y avait des escaliers. J’ai eu l’indécence de dire que je comprenais qu’elles aient beaucoup à gérer, et que si elles le voulait je pouvais m’occuper de gérer l’accessibilité.

Petits extraits de la réponse de Karen Von Sheitan : “malheureusement on ne peut pas forcément trouver de bar qui soit accessible aux personnes en situation de handicape pour chaque soirée même si on aimerait beaucoup”
(alors que chaque dragshow se produisait dans des caves, l’intention suffit pas a pas être validiste)
“En ce qui concerne les places assises, n’hésite pas à venir me voir discrètement si tu as besoin j’essaierai d’être attentive et de trouver une solution”
(parce que bien-sûr j’étais læ seul•e handi•e queer de Lille, c’est bien connu).

Crystal Chardonnay, elle, a été la plus soft je pense, en me disant juste que les lieux étaient souvent découverts le jour J par les drag, c’est que je comprends totalement, mais qui est quand même très facilement resolvable (du style faire du repérage avant).

Quand à (anciennement) Enidras, qui avait créé La Myth “Sache que a mon show, tu avais ta place, j’avais pensé a toi. […] La Mafia te connait et a la pause, si tu as besoin de rester, toi tu as le droit.” Encore une fois, je suis læ seul•e handi•e de Lille.

Petits extraits de la réponse de Karen Von Sheitan : “malheureusement on ne peut pas forcément trouver de bar qui soit accessible aux personnes en situation de handicape pour chaque soirée même si on aimerait beaucoup”
(alors que chaque dragshow se produisait dans des caves, l’intention suffit pas a pas être validiste)
“En ce qui concerne les places assises, n’hésite pas à venir me voir discrètement si tu as besoin j’essaierai d’être attentive et de trouver une solution”
(parce que bien-sûr j’étais læ seul•e handi•e queer de Lille, c’est bien connu).

Crystal Chardonnay, elle, a été la plus soft je pense, en me disant juste que les lieux étaient souvent découverts le jour J par les drag, c’est que je comprends totalement, mais qui est quand même très facilement resolvable (du style faire du repérage avant).

Quand à (anciennement) Enidras, qui avait créé La Myth “Sache que a mon show, tu avais ta place, j’avais pensé a toi. […] La Mafia te connait et a la pause, si tu as besoin de rester, toi tu as le droit.” Encore une fois, je suis læ seul•e handi•e de Lille.

Avant hier, je me suis retrouvé•e à un dragshow sans que ça soit prévu, c’était la première fois depuis 2 ans (oui entre temps y a eu les drag show absolument pas adaptés au covid et donc aux personnes a risque). Les drag qui performaient étaient un peu de la “nouvelle génération drag” il me semble (première fois que j’en entendais parler), et il y avait l’ancienne génération (avec qui je trainais). J’ai demandé à une personne bossant au bar une chaise pour un proche et moi, en disant qu’on était handi•e•s. Je me suis fait engueuler parce qu’on aurait dû arriver plus tôt, qu’il y a pas de place pour mettre 2 chaises, et qu’on peut rien pour nous, que “c’est vraiment pas le moment, je suis occupée à préparer la scène”. Je suis retourné•e voir mes potes au bord des larmes, mais avec deux chaises, alors j’ai rien dit. On a fini par trouver une table, tout au fond de la salle, et le seul show que j’ai pu voir c’était les fesses de l’amoncellement de gens debout devant. J’avais pas particulièrement envie de regarder show, et j’ai passé ma soirée autrement, mais je suis triste. Parce que c’est typiquement le genre de trucs qui se passe aussi quand j’ai envie de regarder.

Puis hier tout le queer lillois s’est réuni en soirée drag. J’ai dit exclitement que je ne venais pas car c’était des validistes et que j’avais eu ma dose la veille. Mais qui ça intéresse ?

Ce qui me rend triste aussi, c’est que depuis que je dénonce le manque d’accessibilité, y a aucun•e allié•e de mon côté. On m’écoute mais on continue d’aller en drag show. On m’écoute mais on porte pas ma voix, on m’aide pas à trouver des chaises, à faire en sorte que je puisse voir le show. On fait pas remonter les infos, on informe pas les autres.

L’impression d’être juste l’handi•e casseur d’ambiance revient a fond avec tout ces souvenirs, mais je me dis que le mieux c’est toujours d’en parler. Y a pas longtemps, je disais que mon handicap était un tabou pour mes potes, on me demande pas mes besoins, on les prend en compte seulement quand je les visibilise avec ma canne ou mon fauteuil. Je demande pas à être au petit soin, mais je suis vraiment épuisé•e de quitter mes communautés parce qu’on m’oublie. J’envie tellement tellement tellement les gens qui ont ce sentiment de faire communauté avec d’autres, parce que j’y ai pas le droit dans nos communautés actuelles. Et on est plein à pas y avoir le droit. J’ai plein d’idées à apporter, plein de solutions à proposer, vraiment je suis toujours beaucoup motivé pour changer les choses, donc on peut totalement en parler, voir ce que les allié•e•s peuvent faire et genre vraiment être anti-validistes et inclure nos potes. Je veux juste arrêter d’avoir à me faire dégager de force dans mes propres commu.

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La fatigue militante

📸 @loup.der

Quand je parle avec des adelphes handicapé•e•s, c’est toujours la même chose qui ressort. Iels doivent faire de la pédagogie gratuite a longueur de journée, des gens viennent en commentaire ou en messages privés pour régler leur compte, donner leur avis et leur point de vue, souvent en étant valides

Pour nombre d’entre nous, et je n’y échappe pas, nous devons éduquer les personnes avec qui nous relationnons

Je suis toujours heureuxe de voir que mes relations s’intéressent à l’anti-validisme (même si ça me fatigue d’avoir l’impression d’être le déclencheur de leur déconstruction) et j’ai toujours envie de les accompagner et les conseiller. Au fil des ans je me suis rendu•e compte que pour ma propre sauvegarde ce n’était pas faisable, et qu’aucune personne n’était en droit de m’obliger à l’éduquer

Le contexte sanitaire, la marche des fiertés, les évènements militants, les lois restrictives… Ces derniers mois ont été très difficiles à supporter en temps que personne handicapée

Tous les matins je me réveille, et j’ai l’impression d’exister aux yeux de personne. C’est ça, le sentiment de ces derniers mois : je me sens oublié•e, dispensable, optionnel•le.

On a gueulé, à la marche des fiertés, dans les assos, sur les réseaux sociaux, partout. Mais les valides continuent leurs p’tites soirées sans nous, iels continuent “d’oublier” de venir à nos manifs, à nos évènements.

Je vis avec le validisme depuis ma naissance, je suis directement concerné•e depuis 6 ans, j’ai des séquelles physiques comme mentales de ce que les valides pensent des personnes handies. Et je suis à bout de souffle

[TW suicide]

On parle du taux de suicide chez les personnes trans, mais de combien sont-ils chez les personnes trans et handicapées ? On commémore la journée du souvenir trans tous les ans, mais je pleure tous les jours la mort de mes adelphes trans et handis, mort•e•s de transphobie et de validisme dans le silence le plus total des personnes valides

Je continuerai à lutter jusqu’au jour où nous existeront enfin à vos yeux, ou je tomberai avec elleux dans l’indifférence totale.

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Le jour où les queers ont pris la place des cisgays à Lille

Parlons un peu de la Marche des Fiertés de Lille 2021.

Je vais vous expliquer comment on s’est retrouvé·e·s à organiser en un mois une manif militante à plus de 6 000 personnes pendant qu’on appelait à nous boycott. Je vais dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, pourtant je ne parlerais qu’en mon nom, ayant eu le statut de co-organisateur·ice de cette marche.

Avant de commencer : Fiertés Lille Pride est l’organisation habituelle de la Pride de Lille (bien que ce ne soient pas les premiers à l’avoir faite à Lille). C’est un regroupement d’assos. Aujourd’hui, je m’attaquerai surtout aux décisionnaires de ce regroupement. En aucun cas je ne m’attaque aux assos qui font partie de FLP, elles ont été prises au piège. Mais pour simplifier et être plus rapide dans mes propos, je dirais Fiertés Lille Pride (FLP) au lieux de “les gens à la tête de Fiertés Lille Pride”.

Commençons, donc. Il y a de ça quelques mois, FLP annonce qu’il n’y aura pas de Pride cette année non plus en raison du contexte sanitaire. Gros évènement (15/20 000 pers il me semble), village associatif, soirées. Plus facile d’annuler que d’adapter. Dans une période où on bafoue nos droits, où l’Etat nous crache à la gueule, la décision ne semblait pas ok pour beaucoup de gens. De fil en aiguilles, plusieurs personnes et organismes ont monté le projet d’une manifestation militante LGBTQIA+ qui ne soit pas une Pride. FLP a été invité, au même titre que beaucoup d’autres organismes lillois, à participer à l’organisation. Ils se sont pointés à notre première AG en disant “ok on avait annulé la Pride, mais vous auriez pu nous demander notre accord pour organiser votre manif” (version plus vener). On a d’accord à demander à personne pour manifester, mais passons.

Bref, de là à commencé leur campagne de désinformation. Ils n’auraient pas été conviés à l’organisation (ils sont dans la liste mail, ont reçu tous les compte-rendus, sont venus à nos réunions..). L’organisation de la Pride d’Arras nous a également été mise à dos par Fiertés Lille Pride qui ne nous a pas communiqué le calendrier habituel des Prides, alors qu’ils étaient présents au moment de fixer la date. FLP a ensuite envoyé un mail à tous les organismes qui la composent, pour leur dire de choisir un camp. Ils ont donc appelé à se désolidariser (donc à boycotter) de la Marche. J’ai appris par la suite que des organismes avaient été appelés par FLP et menacés de ne plus avoir le droit de marcher à la Pride ou d’avoir de stand au village associatif s’ils venaient à notre marche.

FLP a ensuite été interviewé par La Voix du Nord, et nous a craché à la gueule dans leur article, à 2 jours de la marche. Ils ont notamment craché sur les cortèges non-mixtes handis et le cortège non mixte lesbien. Le cortège non-mixte queer racisé est passé à la trappe, me demandez pas pourquoi. Lors des Pride classiques, les cortèges non-mixte existent également et ça les gène pas. De plus plusieurs cortèges formés hier étaient sur l’initiative de composantes de FLP.

Comment se tirer soi-même dans les pattes, un tuto par Fiertès Lille Pride.

Dans cet article est également mentionné notre souhait de ne pas inclure le FLAG! (association de flics LGBTI+) ni La République En Marche (LREM). Pour le FLAG!, nous avions exposé clairement notre position de ne pas souhaiter intégrer des personnes représentant des violences systémiques, surtout en ayant un cortège handi et un cortège queer racisé·e·s au sein de la marche (donc plus exposé.e.s aux violences policières). Pour LREM, on doit encore se justifier du fait de pas vouloir d’un parti qui est en train de faire passer des lois de force, qui a un violeur au gouvernement et j’en passe ? Non, en effet, on a exposé notre souhait de ne pas les voir en nos rangs en temps qu’organismes.

Ajoutons à toute cette désinformation les critiques sur le fait que notre manifestation était trop politique et pas assez commerciale (ouai on est pas des vendus comme vous, déso pas déso). On a été accusés de tenter de “récupérer la Pride” alors que comme vous l’avez vu on a absolument pas fait pareil que les autres années, juste on a eu le malheur de vouloir faire une manif pour nos droits, olala.

Cette années, les personnes oubliées des luttes LGBTQIA+ ont été visibilisées, parce qu’elles étaient inclues dans l’organisation. Hé oui, par chez nous c’est pas les cisgay qui sont décisionnaires.

Vous qui avez marché à nos côtés hier, votre acte n’était pas anodin même sans le savoir. Vous avez participé à l’émancipation des minorités LGBTQIA+. Et c’est vraiment beaucoup.

Je trouve cette situation très représentative socialement, car les décisionnaires chez FLP sont principalement des hommes cisgenre. Face à eux, s’est dressé une horde de personnes trans, de femmes, de pers handis, racisé.e.s, queer.

J’ai également appris que FLP avec fait une capture d’écran d’un compte-rendu de réunion où figurait les prénoms de certaines personnes, et l’avait rendu public. Super, merci pour l’outing forcé. Ces personnes sont vraiment dangereuses.

J’ai lu plusieurs commentaires de gens triste que ça n’ait pas pu être une réelle manifestation vener. C’est ce qu’on aurait voulu également. Malheureusement, FLP à instauré ces airs de technoparade depuis des années, donc les gens n’ont pas tilté que c’était une manif militante. Au final, les gens ont cru que c’était la même Pride, ça nous a toustes géné.e.s nous qui venions militer. Et malheureusement on peut pas grand chose face à ça. A cause de ça, on s’est retrouvé avec le triple de personnes prévues, et pas assez de bénévoles pour gérer (sans compter les flics qui ont rien branlé quand il y a eu des agressions etc). Mais on était à l’orga, et on est responsables de ce qu’il s’est passé. Si la Pride était en effet scindée en 2 moments distincts (fête/militantisme) comme l’affirme FLP, le problème se serait probablement pas produit. On doit nettoyer les pots cassés, c’est un peu triste mais c’est comme ça.

On reste archi fier.e.s de ce qu’on à fait, parce que franchement faire une Marche des Fiertés avec plus de 6 000 personnes, en un mois, sans aide de la mairie ou du département, avec une orga qui nous menace et nous appelle a être boycotté, une toute nouvelle version de l’accessibilité, une pandémie réduisant complétement nos possibilités etc.. Je crois qu’on s’en est bien sortis, franchement. Et j’espère que ça vous rassurera un peu et vous permettra de venir l’année prochaine pour notre seconde édition !

Si je prends moi-même la parole aujourd’hui, c’est parce que j’ai subi en 2019 de la transphobie par ces mêmes personnes, et je sais que je suis pas seul.e. Pourtant, ils ont le monopole et la visibilité.

Fiertés Lille Pride a tenté de nous faire taire, alors on a fait encore mieux que ce qu’on avait prévu de base. Votre règne touche à sa fin. Aujourd’hui marque le jour où nous arrêterons de nous taire face à vous.

Bravo nous !