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Laisser la parole aux concerné.e.s

Pourquoi faire ?

J’ai récemment eu une conversation fort intéressante avec un camarade sur le fait qu’un auteur avait écrit un livre sur un thème qui ne le concerne pas. On s’est demandé ensemble pourquoi c’est problématique, et voilà la conclusion que j’en ai tirée.

En réalité, la seule chose a dire c’est : précarité des artistes

Personnellement, mon travail a peu de visibilité vu que je parle de handicap et de non binarité, et que, bizarrement, c’est pas super vendeur. (C’est l’une des raisons pour lesquelles je ne travaille pas avec des maisons d’édition, mais j’y reviendrais)

À côté de ça, je vois des personnes cisgenre (contraire de transgenre, donc en accord avec son genre assigné à la naissance) et / ou valide qui parlent dans leurs bouquins de ce que moi je vis.

Et eux sont édités, lus, achetés… En bref, quand tu rentre dans les normes, tu as de la visibilité.

Même si écrire sur le thème du handicap quand on est validé c’est pas une si mauvaise idée, il faut prendre en compte que parfois les propos et faits déformés sans le vouloir, et qu’à force de faire de la pédagogie sans savoir ce qu’on dit, ça peut vite devenir dangereux.

Vu que les personnes considérées comme marginales ont moins accès à l’édition, on va le faire à leur place, comme on a ce privilège !

L’idée n’est pas mauvaise, mais ça donne un cercle vicieux, la pensée s’auto-alimente et on marginalise un peu plus.

Cette problématique se retrouve dans beaucoup de situations. Parlons des films par exemple.

On engage quasiment toujours des acteurs valides pour jouer des personnes en situation de handicap (Jean-Michel Valide, le retour)

Déjà, ça alimente des stéréotypes, et en plus de ça, on refuse des jobs aux acteurs en situation de handicap parce que des valides les jouent à leur place. le handicap c’est c’est pas qu’un fauteuil roulant !

Économiquement, cela créé un gros problème de précarité chez ces personnes, faisant ainsi en sorte qu’elles ne vont pas avoir accès a des soins adaptés, à un cadre de vie normal, ou tout simplement un job qui leur plaît.

Le mieux, quand tu veux parler d’un sujet mais que tu n’es pas concerné·e, c’est de te mettre un peu en retrait, et prêter de ta visibilité à des personnes concernées en les nommant si elles le souhaitent, et en les payant de préférence !

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