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Les commu drag sont validistes

Bon, je voulais parler du validisme que le milieu drag m’a fait subir et continue de me faire subir.
Ce matin je crois que j’ai passé le cap de la tristesse, je suis angoissé•e et en colère. J’en peux plus de miliiter, j’en peux plus de subir les oppressions que vous portez, j’en peux plus de répéter cette histoire en boucle, que les gens m’écoutent mais ne fassent rien. Donc on va l’écrire, et ça sera plus possible de l’ignorer.

Y a 2 ans, j’ai quitté le milieu drag lillois duquel j’étais assez proche, à cause du validisme.
Je suis arrivé•e dans le milieu par intermédiaire d’une drag qui a été par intermittence une agresseuse validiste et transphobe, une pote, une harceleuse et une relation (mais on parle plus tard tkt).
J’étais læ seul•e non binaire out, je ressortais de pas mal de harcèlement scolaire transphobe et validiste. Je me faisais mégenrer h24, par les drag, c’était vraiment terrible. Je les corrigais souvent (et c’est vraiment quelque chose d’horrible pour moi) et ça changeait rien.
Et en même temps, ça a été la période la plus empouvoirante de mon identité queer que j’ai pu connaître. Ça a probablement été les quelques mois où j’étais læ plus fier•e d’être queer.

Mais les dragshow étaient jamais accessibles. J’ai toujours dû me démerder pour venir et essayer de gérer des malaises, des douleurs, des crises d’hypersensibilité. Parce que c’était mon groupe de “potes”, qu’elleux avaient plein de monde, mais moi j’avais qu’elleux, que c’était mes seules sorties. Un jour, il y a eu La Myth, et j’ai été vraiment très mal, malaises et douleurs énormes à cause de la mauvaise gestion du public, alors je l’ai dit.

J’ai eu l’indécence de dire sur Twitter que ça serait vraiment bien de prévoir des espaces assis pour les handi•e•s et de prévenir s’il y avait des escaliers. J’ai eu l’indécence de dire que je comprenais qu’elles aient beaucoup à gérer, et que si elles le voulait je pouvais m’occuper de gérer l’accessibilité.

Petits extraits de la réponse de Karen Von Sheitan : “malheureusement on ne peut pas forcément trouver de bar qui soit accessible aux personnes en situation de handicape pour chaque soirée même si on aimerait beaucoup”
(alors que chaque dragshow se produisait dans des caves, l’intention suffit pas a pas être validiste)
“En ce qui concerne les places assises, n’hésite pas à venir me voir discrètement si tu as besoin j’essaierai d’être attentive et de trouver une solution”
(parce que bien-sûr j’étais læ seul•e handi•e queer de Lille, c’est bien connu).

Crystal Chardonnay, elle, a été la plus soft je pense, en me disant juste que les lieux étaient souvent découverts le jour J par les drag, c’est que je comprends totalement, mais qui est quand même très facilement resolvable (du style faire du repérage avant).

Quand à (anciennement) Enidras, qui avait créé La Myth “Sache que a mon show, tu avais ta place, j’avais pensé a toi. […] La Mafia te connait et a la pause, si tu as besoin de rester, toi tu as le droit.” Encore une fois, je suis læ seul•e handi•e de Lille.

Petits extraits de la réponse de Karen Von Sheitan : “malheureusement on ne peut pas forcément trouver de bar qui soit accessible aux personnes en situation de handicape pour chaque soirée même si on aimerait beaucoup”
(alors que chaque dragshow se produisait dans des caves, l’intention suffit pas a pas être validiste)
“En ce qui concerne les places assises, n’hésite pas à venir me voir discrètement si tu as besoin j’essaierai d’être attentive et de trouver une solution”
(parce que bien-sûr j’étais læ seul•e handi•e queer de Lille, c’est bien connu).

Crystal Chardonnay, elle, a été la plus soft je pense, en me disant juste que les lieux étaient souvent découverts le jour J par les drag, c’est que je comprends totalement, mais qui est quand même très facilement resolvable (du style faire du repérage avant).

Quand à (anciennement) Enidras, qui avait créé La Myth “Sache que a mon show, tu avais ta place, j’avais pensé a toi. […] La Mafia te connait et a la pause, si tu as besoin de rester, toi tu as le droit.” Encore une fois, je suis læ seul•e handi•e de Lille.

Avant hier, je me suis retrouvé•e à un dragshow sans que ça soit prévu, c’était la première fois depuis 2 ans (oui entre temps y a eu les drag show absolument pas adaptés au covid et donc aux personnes a risque). Les drag qui performaient étaient un peu de la “nouvelle génération drag” il me semble (première fois que j’en entendais parler), et il y avait l’ancienne génération (avec qui je trainais). J’ai demandé à une personne bossant au bar une chaise pour un proche et moi, en disant qu’on était handi•e•s. Je me suis fait engueuler parce qu’on aurait dû arriver plus tôt, qu’il y a pas de place pour mettre 2 chaises, et qu’on peut rien pour nous, que “c’est vraiment pas le moment, je suis occupée à préparer la scène”. Je suis retourné•e voir mes potes au bord des larmes, mais avec deux chaises, alors j’ai rien dit. On a fini par trouver une table, tout au fond de la salle, et le seul show que j’ai pu voir c’était les fesses de l’amoncellement de gens debout devant. J’avais pas particulièrement envie de regarder show, et j’ai passé ma soirée autrement, mais je suis triste. Parce que c’est typiquement le genre de trucs qui se passe aussi quand j’ai envie de regarder.

Puis hier tout le queer lillois s’est réuni en soirée drag. J’ai dit exclitement que je ne venais pas car c’était des validistes et que j’avais eu ma dose la veille. Mais qui ça intéresse ?

Ce qui me rend triste aussi, c’est que depuis que je dénonce le manque d’accessibilité, y a aucun•e allié•e de mon côté. On m’écoute mais on continue d’aller en drag show. On m’écoute mais on porte pas ma voix, on m’aide pas à trouver des chaises, à faire en sorte que je puisse voir le show. On fait pas remonter les infos, on informe pas les autres.

L’impression d’être juste l’handi•e casseur d’ambiance revient a fond avec tout ces souvenirs, mais je me dis que le mieux c’est toujours d’en parler. Y a pas longtemps, je disais que mon handicap était un tabou pour mes potes, on me demande pas mes besoins, on les prend en compte seulement quand je les visibilise avec ma canne ou mon fauteuil. Je demande pas à être au petit soin, mais je suis vraiment épuisé•e de quitter mes communautés parce qu’on m’oublie. J’envie tellement tellement tellement les gens qui ont ce sentiment de faire communauté avec d’autres, parce que j’y ai pas le droit dans nos communautés actuelles. Et on est plein à pas y avoir le droit. J’ai plein d’idées à apporter, plein de solutions à proposer, vraiment je suis toujours beaucoup motivé pour changer les choses, donc on peut totalement en parler, voir ce que les allié•e•s peuvent faire et genre vraiment être anti-validistes et inclure nos potes. Je veux juste arrêter d’avoir à me faire dégager de force dans mes propres commu.