Publié le Laisser un commentaire

Le petit guide trans pour cis

Salut toi ! Ca fait un moment qu’on s’est pas retrouvés avec une nouvelle BD ! J’espère que ton (dé)confinement se passe bien 🙂 En ce moment, c’est le pride month. On m’a demandé a plusieurs reprises des informations sur la transidentité, ce que c’est, comment réagir face à une personne trans… Et bien voilà, c’est chose faite. Je te laisse donc avec ce petit guide, qui sera disponible d’ici quelques jours en format papier sur ma boutique en ligne et lors du festival de queerantaine pour que tu puisse le donner a tes proches, profs, assos, bref à qui tu veux ! Tu peux le précommander par mail, comme d’habitude à prix libre 🙂 Si je n’ai pas encore répondu à l’une de tes questions sur la transidentité, n’hésite pas à la poser en commentaire, j’y répondrais du mieux possible ! Bonne lecture !

Le petit guide trans pour cis

Tout le monde a déjà entendu parler des personnes transgenre, mais qui sait vraiment ce que c’est ?

Quand tu né, on t’assigne un genre selon ton sexe. Le genre est une construction sociale, alors que le sexe ce sont tes organes génitaux. Le sachiez-tu ? certaines personnes ont des caractéristiques sexuelles qu’on ne peut pas définir. On appelle ces personnes des personnes intersexe. C’est un phénomène naturel fréquent (on estime qu’environ 4 % de la population mondiale est concernée !). Ces personnes subissent souvent des traitements et opérations (parfois en étant très jeunes, souvent entre la naissance et la puberté) pour avoir des caractéristiques correspondant aux critères homme/femme.

Parfois tôt dans leur vie, parfois tard, certaines personnes se rendent compte que le genre qu’on leur a donné ne leur correspond pas. « heu … s’cusez mais c’est pas vraiment ce que j’avais demandé… » Le déclic peut arriver à tout âge et vu que c’est un ressenti, il n’y a que ces personnes qui peuvent savoir. On appelle ces personnes des personnes transgenre, pas travesti ni transsexuel sauf si la personne dont tu parle se définit comme ça. Pour les personnes en accord avec leur genre assigné, on parle de personnes cisgenre.

Certaines personnes se sentent femme, d’autres homme, d’autre encore peuvent se sentir les deux ou rien du tout. Ce n’est pas un choix. On parle de genre binaire pour les hommes et les femmes, et de genre non binaire pour tout ce qu’il y a entre les deux genres binaires et tout ce qu’il y a à part. Non, on ne se sent pas chèvre ou hélicoptère de combat, qui, a priori, ne sont pas des rôles sociaux.

Ces personnes peuvent faire le choix de transitionner ou pas vers leur identité de genre. Il existe plusieurs types de transitions. La transition sociale : par exemple changer son prénom, ses pronoms et accords. La transition médicale : par exemple une prise d’hormones ou opérations chirurgicales. Ça peut aussi être changer de coupe de cheveux, acheter de nouveaux (sous) vêtements, commencer ou arrêter de se maquiller et bien d’autres choses ! Chaque personne a un parcours différent, ça ne regarde qu’elle ! Poser une question sur le sexe qu’à une personne est par exemple inapproprié.

Quand on parle d’une personne transgenre, on utilise son genre actuel. « On m’a assigné un genre qui ne m’a pas convenu. Je suis actuellement une femme. Une femme transgenre. » Le terme transgenre veut juste dire que son genre a changé en cours de route.

L’orientation sexuelle ou romantique n’a pas de lien avec notre transition. Un homme trans qui aime les hommes est homosexuel, pas hétérosexuel. Une femme trans qui aime les hommes n’est pas « un homo refoulé » mais une femme hétérosexuelle.

Les personnes transgenre sont une minorité. Elles sont en plus petit nombre par rapport aux personnes cisgenre, on ne les représente pas ou mal et on en entend peu parler.

Dans beaucoup de pays, leur existence est illégale : le 15 mai 2020, la Hongrie interdit le changement d’état civil; en 2019, instauration des zones « sans idéologie LGBT » en Pologne; 24 avril 2020, le premier pilote d’avion transgenre en Inde est interdit de vol pendant 6 mois en raison de sa dysphorie de genre ; mars 2020, l’Idaho vote une loi interdisant aux femmes trans de participer aux événements sportifs. En France, la situation est certes un peu mieux, mais les personnes transgenre n’ont toujours pas accès a des droits fondamentaux et sont toujours discriminées : les thérapies de reconversion toujours légales, PMA refusée aux personnes transgenre, censure de contenu sur les réseaux sociaux par la loi Avia, en 2018 139 personnes trans ont été tuées en Europe, Entre 2016 et 2017, augmentation de 53% des agressions. Il est donc important de lutte pour nos droits lors de manifestations ou jours de célébration notamment : juin, mois des fiertés, marches des fiertés partout dans le monde, 20 novembre, journée du souvenir trans, 31 mars, journée de visibilité trans, octobre, Existransinter.

Comment aider ?

Être inclusif : un « bonjour » remplace très bien un « madame, monsieur », toutes les personnes ayant leurs règles ne sont pas des femmes, toutes les femmes n’ont pas leurs règles.

Écoute nous : nos besoins, luttes et revendications ne sont pas là pour le plaisir.

Ne soit pas intrusif : notre sexe, sexualité et projets médicaux ne regardent que nous.

Laisse nous le temps et le droit à l’erreur : on se cherche, on se trompe, on essaie, on recommence, c’est pas grave !

Soit tolérant : un homme trans n’est pas obligé d’avoir une apparence masculine, être trans n’est pas « perdre son enfant », il n’y a pas d’obligation d’opérations chirurgicales pour être « un vrai trans »…

Pour ne pas se tromper sur notre genre : tu peux demander le genre / pronom de la personne à qui tu t’adresse. Fais attention à la manière dont cette personne se genre à l’écrit comme à l’oral, tu y trouveras des indices !

Renseigne toi le plus possible : Lis, va a des conférences, regarde des vidéos… Sens toi concerné·e !

Avoir une personne trans dans son entourage demande parfois un temps d’adaptation. C’est normal ! Prouve que tu es de bonne foi. Accepte les critiques et excuse toi si tu fais une erreur. N’oublie pas qu’il est question de notre bien être.

Cette BD vous a été présentée gratuitement ! Soutenez financièrement l’artiste pour lui permettre de continuer à vous fournir du contenu cool et accessible ❤️ https://www.paypal.me/lesgaleresdunpanda

Publié le Laisser un commentaire

La convergence des luttes (pour les nul·le·s)

EPSON MFP image

La convergence des luttes (pour les nul·le·s)

EPSON MFP image

Convergence des luttes : démarche politique visant à faire tendre vers un seul et même point des luttes différentes mais proches.

Intersectionnalité : Terme venant de l’afroféminisme pour désigner les personnes subissant le racisme et le sexisme.

Les personnes non racisées (qui ne subissent pas le racisme) se sont approprié ce terme, le mieux est de le laisser aux personnes concernées.

EPSON MFP image

Socialement, certaines personnes sont privilégiées car leur position dans la socièté est plus simple comparée à d’autres.

EPSON MFP image

Ces personnes, souvent sans s’en rendre compte, ont intégré leur position et continuent à perpétrer ça. Du coup c’est toujours les mêmes qui sont tranquille

EPSON MFP image

Avoir une position sociale supérieure à celle de quelqu’un d’autre, ça nous amène à une dominance. Et cette dominance amène l’idée qu’une catégorie prône sur l’autre, donc oppresse. Les oppressions inversées n’existent pas.

EPSON MFP image

Concrètement, ça donne :

Les hommes supérieurs aux femmes, les hétérosexuels par rapport aux homosexuels / bisexuels / pansexuels, les blanc·he·s aux racisé·e·s, les riches aux pauvres, les valides aux personnes en situation de handicap, les personnes cisgenre aux personnes transgenre… (il y a encore plein d’exemples !). Si tu ne t’es jamais demandé si tu es privilégié·e, c’est probablement que tu l’es !

EPSON MFP image

Ca peut être dû à une supériorité numérique : une personne sur cinq est en situation de handicap en France, ou une norme sociale perpétrée. « La femme et ses entrailles sont la propriété de l’homme » Le code Napoléon en 1804

EPSON MFP image

Quand une personne est transgenre et en situation de handicap, elle subit le validisme et la transphobie, soit deux oppressions différentes.

EPSON MFP image

Ayant une minorité de personnes transgenre dans le milieu médical et inversement, il est difficile de retrouver des personnes qui nous ressemblent ou nous acceptent.

EPSON MFP image

En clair, on devient une minorité d’une minorité.

On subit du validisme, de la transphobie ainsi que la solitude et le manque de représentations.

EPSON MFP image

Il est donc important d’avoir des endroits et des gens qui nous ressemblent pour :

– faire une pause

– pouvoir être nous même

– échanger, trouver des solutions, s’aider et se soutenir

– (se) montrer qu’on existe

EPSON MFP image

Nous devons avoir ces endroits non pas parce qu’on veut s’exclure, mais par besoin de faire une pause dans une société violente qui ne nous prend pas en compte.

Cette BD vous a été donnée en libre lecture bénévolement après 2 jours de travail, de l’énergie et du matériel dépensé. Pour soutenir l’auteur·ice, n’hésite pas à lui faire un petit don sur paypal.me/lesgaleresdunpanda ou fais un tour dans la rubrique « Boutique » ! <3

Publié le Laisser un commentaire

Zine de la Queerantaine

Sur une initiative de Panda, plusieurs queer confiné.e.s se sont réuni.e.s pour vous concocter un tout premier zine spécial confiné de 45 pages ! De quoi nous et vous occuper 🙂 Retrouve 8 artistes qui vont partager avec toi des petits bouts d’elleux depuis leur appart’. Plusieurs sujets sensibles sont abordés dans ce zine, mais ne t’en fais pas, un petit trigger warning (TW) sera déposé juste avant. Ce zine n’est pas voué à être disponible en version papier pour le moment, mais si ça t’intéresse que ça le soit, hésite pas à déposer un petit commentaire pour nous le signaler !

Bonne lecture et bon confinement. Prends soin de toi et de tes proches, reste chez toi.

Publié le Laisser un commentaire

La théorie des cuillères (version jeu vidéo)

EPSON MFP image

La vie de malade chronique, c’est un peu comme un jeu vidéo où t’as un nombre limité de déplacements pour finir ton niveau. Il faut au moins 2 autres déplacements pour finir ce niveau !

On appelle ça « la théorie des cuillères »

EPSON MFP image

Dans le jeu, chaque pas te coûte un déplacement. Dans la vie, chaque action te demande de l’énergie.

EPSON MFP image

Des fois, tu trouve un petit quelque chose qui te redonne des points de déplacement.

Des fois, tu te fais attaquer par un monstre qui t’en fait perdre.

EPSON MFP image

Puis parfois tu es bloqué.e au milieu de ta route sans pouvoir terminer ton niveau.

EPSON MFP image

Les personnes qui n’ont pas de maladie chronique ont des points de déplacement illimités.

Je suis pas mauvais joueur, mais parfois ça donne l’impression qu’iels trichent.

EPSON MFP image

On a le même jeu mais pas les mêmes règles.

Publié le Laisser un commentaire

Live table ronde #1

Qui a dit qu’on passerait une quarantaine dans s’occuper ? Poir la peine, Panda se lance dans une table ronde avec vous toustes, peu importe votre localisation ! Cela se fera sous forme de table ronde, j’expliquerai quelques termes, concepts, ma perception des choses et autres, puis vois pourrez vous exprimer via les commentaires pour parler de votre ressenti et vécu, poser des questions… Le tout sur le thème « Neuroatypie et relations sociales (polyamour et amitiés) ». Je vous attends nombreu•x•ses !

Publié le Laisser un commentaire

8 mars du centre

Pour un féminisme queer !

À l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le centre et Panda vous proposent une journée entière d’échange en non mixité (sans mec cishet).

Au programme :

• 12h30-14h30 : Brunch (en mixité)

• 14h30 – 16h : Atelier de modèle/dessin vivant, en non mixité sans hommes cis, par Naïram. Ramène ton carnet/feuilles et un peu de matos si t’as ! [ RESERVATION demandée, limité a 10 personnes, réservation auprès de Naïram Rdt ou Panda SED ] ATELIER COMPLET (merci 🌈) prix libre au profit des modèles.

• 16h – 17h30 : Lunaire installe son stand d’impression feministe sur textile ! Ramène ton t-shirt, tote bag ou autre pour repartir avec une jolie illu dessus. Prix libre au profit du centre.

• 16h – 18h : Arpentage (tout le monde prend un chapitre d’un livre, lit dans son coin puis on partage notre bout de lecture) de King Kong théorie par Virginie Despente

• 18h – 18h30 : l’équipe lilloise de collage contre les feminicides prend la parole pour te parler pédocriminalité

• 18h30 – 19h30 : table ronde de Panda sur le thème « féminisme intersectionnel ou féminisme universaliste ? » (vente de BD et goodies sur place)

• 19h30 – 20h : l’équipe lilloise de collage contre les feminicides prend la parole pour te parler d’anarchofeminisme

• Toute la journée : Loop expose ! artiste non présent sur place)

• Toute la journée : le bar du centre est ouvert ! + Distribution de protections hygiéniques avec priorité aux personnes trans

• Clôture du 8 mars du centre à 22h30

Le féminisme sera instersectionnel ou ne sera pas. Bonne journée de lutte a toustes !

Illustration par Gabriael.le

Publié le Laisser un commentaire

Les petites aides non médicales

(partage tes idées en commentaire <3 )

La fourchette incurvée, avec une plus grande capacité de stockage qu’une fourchette et une plus petite qu’une cuillère, elle permet de ne plus tout faire tomber a côté quand on mange.

Une assiette creuse ou un bol pour éviter de tout faire tomber.

Un découpe pomme, pour enlever facilement et rapidement le trognon et faire des quartiers sans se couper.

Une baignoire ou une chaise dans la douche permet de sauvegarder de l’énergie et éviter les chutes.

Une lime à ongles électrique permet de limiter les gestes répétitifs qui font bobo.

Un endroit confortable où t’asseoir pour te préparer afin de te préserver et d’éviter les chutes, comme une coiffeuse par exemple.

Un carnet pour ne rien oublier (possiblement déclinable en bullet journal)

Une bouillotte, pour mettre sur les zones douloureuses pour apaiser un peu

La gourde avec paille permet de ne pas porter la bouteille (lourde) et de ne pas renverser l’eau (troubles de la proprioception). J’ai ajouté un mousqueton sur la mienne pour pouvoir l’accrocher à un sac ou a ma ceinture.

Compréhension, amour et bienveillance, car être bien entouré•e enlève déjà un poids de notre quotidien.

Publié le Laisser un commentaire

Sisters not cisterfs

Depuis le 22 janvier, la Marguerite est enflammée.

Marguerite Stern, créatrice du mouvement de collage contre les feminicides et largement soutenue par le mouvement Nous Toutes lance le débat sur le « transactivisme » au sein des luttes féministes. La malheureuse se fait harceler par des grands méchants trans (agrou) et demande des arguments concerts pour contrer sa transphobie (qu’elle ne prendra probablement pas la peine de lire, elle a déjà fui en voyant l’illustration…). Soyons des plus concrets, pour cela, définissons quelques termes.

Féminisme : prône l’égalité homme femme.

Genre : ressenti, acquis sociaux, rôle social et tout ce qui va avec.

Sexe : ce qu’il y a entre tes jambes et qui ne regarde que tes partenaires et tes médecins. Il existe d’autres sexes ou caractéristiques sexuelles (hormones notamment) que vagin et pénis, comme par exemple pour les personnes intersexe.

Personne transgenre : personne qui ne se reconnaît pas dans le genre (donc le rôle social) qu’on lui a attribué. Cela n’a rien a voir avec vagin/pénis.

Personne cisgenre : personne qui se sent en accord avec son genre attribué.

En Europe, on attribue le genre (donc le sexisme, la misogynie etc) selon si l’on a un vagin ou un pénis. Les personnes « autres » sont mutilées pour rentrer dans ces deux genre. Certaines personnes avec un vagin sont en réalité des hommes, d’autres avec un pénis sont en réalité des femmes. Cela est question de ressenti et si l’on ne ressent pas cela, ce n’est pas a nous de juger de la légitimité ou non. Il existe également des personnes qui s’en foutent totalement du genre, ou qui ne s’y identifient à aucun des deux. On dit de ces personnes qu’elles sont non binaires. Cela est un fait. Basé sur un ressenti, certes, mais c’est un fait (pour se poser des questions sur ce qu’est une fille, regarde ma dernière BD : https://www.facebook.com/582580575271013/posts/1261235867405477/ )

Hors Marguerite, personne qui n’est visiblement pas concernée par les questionnements d’identité de genre n’est pas très très contente que des personnes n’ayant pas un vagin parfaitement formé puissent combattre les violences patriarcales a ses côtés. Ben oui, pourquoi rallier plusieurs causes pour se faire entendre quand on peut jouer au petit dictateur et cracher a la gueule de ceux qui nous plaisent pas ?

Les femmes transgenre ne subissent pas le sexisme me direz vous ? Je vous réponds qu’elle subissent tout type d’oppression comme une femme cisgenre (sexisme, violences sexuelles, pression sociale, misogynie…) mais doublement, elles subissent ce qu’on appelle la transphobie, c’est a dire le fait qu’on leur fasse remarquer qu’elles ne ressemblent pas assez a une fille, qu’une personne assignée homme ne peut pas « devenir » fille et autres remarques mal placées. Double peine, c’est ce qu’on appelle ici de la transmisogynie. Alors les hommes trans ne subissent pas de sexisme, vu qu’ils « intègrent » la majorité dominante pensez vous ? Un homme trans aura quand même vécu pendant plusieurs années du sexisme, et en subira probablement encore sur des critères basés sur son physique.

Ces personnes subissent donc les oppressions contre lesquelles luttent les féministes a des degrés et sujets différents certes, mais restent toustes victimes de la différence sociale entre homme et femme et du patriarcat.

Stern décrit les femmes trans comme « nouvelle tentative masculine pour empêcher les femmes de s’exprimer ». A celà je réponds que les femmes trans sont des minorités d’une minorité. T’inquiètes pas Marguerite, c’est toujours toi la dominante dans la situation… Les femmes transgenre sont invisibilisées, on ne parle par d’elle, on ne se soucie pas de leurs besoins, on ne leur laisse pas la parole. Ça vous rappelle pas un certain système oppressif ?

Marguerite, toujours sûre d’elle qualifie les femmes transgenre comme de « hommes s’infiltrant dans nos luttes et occupant le devant de la scène ». Marguerite, Marguerite Marguerite… J’ai un peu l’impression qu’elle fait tout pour éviter le vrai problème qui est : les hommes cisgenre, majorité parmi les majorités, rois parmi les rois. On renverse quand leur trône concrètement ?

Bon, on fait vite le tour de ses arguments. « Je suis pour qu’on déconstruise les principes de genre mais le transactivisme ne fait que les renforcer », ah ben oui Stern, ça fait pas du tout un mois que shame des personnes qui ont pas l’air « assez femme » pour toi hein. Peut être que si t’arretais de véhiculer l’idée (sexiste) qu’une femme n’est pas femme si elle ne te ressemble pas assez (traits fins, petite taille, seins apparents au travers du t-shirt…), on avancerait déjà un peu sur la déconstruction des stéréotypes de genre ?

Et puis forcément, vient le point de connerie absolue où elle compare le blackface (les personnes qui se peignent le visage en noir, « imitant » ainsi une minorité oppressée) à la transidenté. « Portez des robes, des talons et des perruques, maquillez vous, si vous voulez. Je n’irai pas crier à l’appropriation culturelle, mais ne venez pas dire que vous êtes des femmes. De la même façon que je n’aurais jamais l’indécence de brunir ma peau en déclarant que je suis noire. » Bon, là je sais même pas par où commencer… Rien ne va, Stern vraiment a bout d’arguments. Donc on récapitule, Marguerite Stern prône une réappropriation du corps des femmes et une déconstruction du genre… Mais pas pour toutes les femmes, faut pas abuser. « Faites ce que vous voulez mais quand même je vous trash la gueule ». Elle crie d’elle même a l’appropriation culturelle en ayant ces propos en public. Hors la femme n’est pas culturelle, elle n’est pas ethnie, elle n’est pas nation, tribu ou origine. La femme est sociale. On compare un ressenti social soit disant choisi à une couleur de peau. Bref, aïe aïe aïe désolé pour toi Marguerite mais c’est du hors piste !

Alors Marguerite (et toutes les mini soldats Marguerite) j’ai une question pour vous. Est ce que des hommes disant a des femmes que leur comportement est oppressif, c’est de la discrimination ou du harcèlement ? Est ce qu’une majorité peut être harcelée par une minorité ? Hé oui, vous voyez où je veux en venir. Les femmes cisgenre, majoritaires dans le féminisme, crient au harcèlement quand une minorité l’ouvre. En clair, elles reproduisent le schéma oppressif qu’elles dénoncent. Stern, celle qui a eu des propos transphobes, qui a attaqué directement l’identité de milliers de personnes s’est retrouvée interviewée et soutenue par bien des journaux, partagée sur tous les réseaux sociaux mais malgré tout c’est elle qui est harcelée.

Ouaip Marguerite, « le mouvement que j’ai créé se retourne contre moi ». Nous ne voulons plus être tes pions, nous ne voulons plus que tu porte la voix de toutes les personnes concernées par le sexisme, les feminicides, la misogynie, le patriarcat… Tes propos ne sont pas un ressenti, c’est de la transphobie. Nos existences n’ont pas à être remises en cause.

Retournons le pouvoir, ejectons Marguerite Stern de son trône en carton. Le féminisme sera intersectionnel ou ne sera pas.

Marguerite Stern est ce que l’on appelle une TERF (trans exclusionary radical feminist : féministe radicale excluant les trans). Sa vision du féminisme piétine tout choix de la femme que ce soit au sujet de la religion, la prostitution ou son identité de genre. Ces choses sont bien entendu fortement marquées par le patriarcat (oui on est en société donc y a un impact du milieu dans lequel on évolue), cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent être choisis en connaissance de cause. Ce n’est qu’aux personnes concernées d’en juger. Je vous invite à partager toute info, article, média, post, dessin prônant le féminisme intersectionnel notamment concernant cette situation, je ferais en sorte de leur donner la visibilité qui leur est du. Sisters, not cisterfs.

Publié le Laisser un commentaire

Etre une fille

Dis, pour toi c’est quoi une fille ? C’est celle qui met des jupes et qui a des cheveux longs ?

Pourtant, il y a des filles qui préfèrent les pantalons et qui se coupent les cheveux. C’est pas des filles ?

Ou alors une fille c’est celle qui a une vulve, qui enfante, qui a ses règles ? Je ne sais pas, je ne demande pas ces choses aux personnes avec qui je parle. Et puis les personnes intersexe alors ?

À quoi ça sert de savoir ce que c’est une fille ? Car je parle de la même façon aux garçons.

Ça prend trop de place tout ça ! Moi, ça m’intéresse pas. Alors moi je ne suis pas une fille, ni un garçon. Je ne suis pas poulette, chérie ou madame. Je ne suis pas elle, je ne suis pas jeune femme. Moi je suis juste un Panda qui veut qu’on lui foute la paix sur ce sujet.